Les bonnes nouvelles de la planète : Les baleines sont-elles sauvées ?

Bonnes nouvelles de la planète : les baleines sont-elles sauvées ?

 

On entend beaucoup parler d’extinction des espèces, de réchauffement climatique, et, de manière générale, des mauvaises nouvelles concernant notre belle planète. Et pour cause, elles représentent une réalité dans laquelle nous avons tous un rôle à jouer. Mais il est aussi important de souligner les bonnes nouvelles. Bien que rien ne soit acquis et que nous ayons beaucoup d’efforts à faire pour rétablir l’équilibre du vivant, on ne peut que noter que l’écologie est devenue un sujet récurrent dans nos vies, là où il y a quelques décennies encore, il était très rare qu’on entende parler d’environnement. Aujourd’hui, tous les médias traitent d’écologie, de nombreuses associations existent, les individus se mobilisent, les jeunes en parlent, des recherches sont financées, et les gouvernements ainsi que les organisations internationales adoptent régulièrement des mesures de protection. Il reste beaucoup à faire mais, dans plusieurs domaines, on progresse.

 

Une série d’articles de fonds sur la vie marine sera publiée sur la newsletter dans les mois à venir. Pour ce mois-ci, nous souhaitons célébrer une bonne nouvelle concernant un animal marin qui fascine la plupart des humains : la baleine.

 

Ces mammifères aquatiques impressionnent d’abord nécessairement par leur taille, qui peut atteindre jusqu’à 30 mètres de long pour les baleines bleues, ce qui en fait le plus gros animal vivant sur terre. Les baleines fascinent aussi par ce mélange de puissance et de sérénité qu’elles nous offrent à chacune de leur respiration à la surface. Et comment ne pas être touché par leur chant, qui fait vibrer en nous le calme et la vastitude des océans. On peine à imaginer la multitude de baleines qui peuplaient les mers avant les chasses intensives qui ont été pratiquées durant les derniers siècles, mais si on examine le nombre de baleines chassées au 20ème siècle (environ mille baleines par an étaient tuées en 1900, contre 15 000 à 20 000 à la veille de la Première Guerre mondiale, et 20 000 à 30 000 dans les années 20), il est probable qu'elles étaient autrefois des millions…

 

Des mesures efficaces pour aider les baleines

 

Les états ont constaté le danger qui menaçait les baleines et ont pris des mesures. En 1946, la convention de Washington a permis la création de la Commission Baleinière Internationale (CBI), qui existe encore aujourd’hui. Des quotas restrictifs ont alors été imposés pour la chasse, et cette convention a progressivement été ratifiée par la plupart des pays du monde (dont la France). Constatant que la survie de cette espèce restait menacée, la CBI a renforcé ces mesures de protection et a rédigé en 1986 un moratoire interdisant totalement la chasse commerciale des baleines, et ce jusqu’à ce que les différentes espèces ne soient plus menacées d’extinction. Cet accord n’est pas parfait, mais il a permis une réelle protection des baleines : aujourd’hui, les baleines sont sur le point d’être sauvées.

Cela est vrai en tous cas pour plusieurs espèces. La population de « Rorqual commun » par exemple, a doublé depuis 1970 ! Dans les années 50, la baleine à bosse était proche de l’extinction (450 espèces recensées), et on estime aujourd’hui leur nombre à 84 000. Le nombre de baleines franches australes est passé de 7000 en 2001 à environ 25 000 actuellement, soit une augmentation de plus de 350%. Le nombre de baleines boréales, de baleines grises et de baleine de minke est lui aussi en augmentation de façon significative. Il a même été identifié la baleine pygmée, qui vient d’une famille de cétacées qu’on croyait éteinte depuis 2 millions d’années (sur ce sujet assez étonnant vous pouvez lire l’article, plutôt technique, paru sur le site royal society, ou celui plus simple du site the lost cetacean).

Ces chiffres montrent que nous pouvons agir et que lorsque les états se positionnent en faveur de la protection des espèces, ça fonctionne !

 

Des efforts à poursuivre

 

S’il est important de célébrer l’inversion des courbes sur plusieurs espèces de baleines, il l’est tout autant de continuer d’œuvrer à leur sauvegarde.

Nous avons encore à stabiliser les progressions, et surtout à sauver d’autres espèces qui restent menacées et ont besoin de notre aide. Il s’agit notamment des baleines bleues, des baleines de bryde, des baleines noires, et des baleines franches de l’atlantique nord.

Certains pays comme le Japon, la Norvège, l’Islande ou le Groenland, continuent de pratiquer une chasse d’au moins 100 baleines par an. En 2022, selon la CBI, 1390 baleines auraient été pêchées dans le monde, dont 1171 par ces 4 pays.

A noter également qu’il y a d’autres facteurs sur lesquels nous pouvons agir pour sauver les baleines.

Tout d’abord, le trafic de bateaux sur certaines routes maritimes qui coupe des couloirs de migration et des aires de repos de nombreuses espèces de baleines, entrainant une grande mortalité par les collisions avec les bateaux de marchandise. Il est difficile d’avancer un chiffre, mais plusieurs associations et organismes mobilisés pour la défense des baleines affirment que ces collisions sont la première cause de mortalité des baleines. Face à cela, on peut se réjouir de plusieurs initiatives mise en place pour réduire les accidents. Parmi elles, on peut citer la création d’un logiciel (REPCET) permettant à chaque navire équipé de renseigner et d’être renseigné sur la présence de cétacés sur sa route via la communication satellite et un serveur de traitement informatisé à terre, le Whale safe qui fournit lui aussi des données quasiment en temps réel sur la présence de baleines, ou encore le développement d’un logiciel d’intelligence artificielle permettant de détecter les sons émis par les baleines. On peut aussi citer l’exemple du Canada, qui a imposé la réduction de la vitesse de circulation des bateaux dans le très fréquenté détroit de Cabot pendant toute la saison estivale, et lorsque la présence de baleines est signalée dans différentes zones maritimes. Celles-ci sont repérées grâce à une surveillance effectuée par plusieurs biais : des survols aériens, l’observation depuis des bateaux, des hydrophones dans des lieux stratégiques, et le passage de planeurs acoustiques.

Enfin, il existe un autre point de vigilance dans la sauvegarde des baleines. Ce géant des mers a besoin pour se nourrir d’un tout petit crustacé : le krill, dont il consomme plusieurs tonnes par jour. Or le krill est aussi courtisé par les hommes, notamment en Russie, en Norvège, aux Philippines et au Japon, où il est utilisé pour nourrir les poissons d’élevage. On les trouve également de plus en plus proposés comme compléments alimentaires en gélule d’huile, pour leur richesse en oméga 3. Ici, en plus d’une action possible des états, chacun d’entre nous peut agir, par ses choix de consommation, pour faire le maximum afin que les baleines puissent continuer à bénéficier de leur nourriture en abondance.

 

Enfin, pour mieux connaitre cet animal, quoi de mieux que d’écouter son chant ?

 

Hélène Soing