Une action pour la saison :  Planter une haie

Comment favoriser les espèces animales en commençant par son jardin ?

 

Vous souhaitez créer des oasis de vie dans votre jardin ? Participer à la création de couloirs biologiques favorables à la circulation des animaux ? Devenir un acteur de la biodiversité ? Nous allons vous présenter une façon simple de le faire : la création d'une haie. Qu'elle soit bocagère, vive, fruitière, médicinale, tout est permis...tant que l’on travaille avec ce que la nature nous offre autour de chez nous. Et cela tombe bien, l'automne et l'hiver sont des périodes propices à l'installation d'arbres et d'arbustes, leur permettant un bon enracinement avant la saison estivale prochaine.

 

À travers cet article, nous allons explorer les rôles et utilités d'une haie, et partager quelques conseils sur la mise en place d'une haie adaptée à vos envies, vos besoins, et ceux de la nature.

 

Une petite introduction

 

Et oui, une haie ne sert pas qu'à dresser une barrière pour vous protéger de vos voisins, ou marquer un territoire. L'installation (ou la présence) d'une haie bien pensée constitue un véritable trésor permettant de favoriser la biodiversité naturelle d'un jardin ainsi qu’un réseau de « route verte » praticable pour beaucoup d'animaux, option bed and breakfest inclus.

L'importance et le rôle d'une haie n'est pas à sous-estimer. Elle est même fondamentale pour la survie de nos écosystèmes. Ce n'est pas moins de 70% des haies des bocages qui ont disparu du territoire en quelques décennies, autant parler d’une catastrophe silencieuse. En parallèle à cela, la fragmentation des terrains est de plus en plus fréquente avec pour cause les routes, les monocultures et le développement des zones industrielles.

 

Rôle des haies

 

Les haies jouent donc un rôle fondamental dans la coexistence des humains, des animaux et des végétaux. Sans faire une longue liste de tous les « rôles » d'une haie, sachez seulement qu'à elle seule, elle constitue refuge, habitat, protection, brise vent, alimentation, création du sol, route/voie de déplacement à toute la faune, des insectes aux oiseaux, des rongeurs aux champignons.

 

Mais une haie, c'est quoi au juste ?

 

On parle souvent de « haie bocagère », ou « haie champêtre ». Ces deux termes signifient en réalité la même chose et font références aux haies servant à délimiter des parcelles agricoles, les bords de routes. Elles sont constituées de plusieurs rangées de strates (arbres, arbustes, lianes, herbacées au sol, mousses, lichens, champignons...) et de végétaux locaux, c'est à dire poussant spontanément et naturellement sur la zone. Ces haies formaient un maillage dense et serrés reliant toutes les parcelles entre elles, permettant des échanges riches pour la faune et la flore. En disparaissant, cela condamne littéralement de nombreuses espèces, en les séparant et les cloisonnant, empêchant tout un milieu riche de vie de se mettre en place. En plus de réduire considérablement les échanges, ce sont aussi autant de sources de nourriture, d'abris et de zone de nidification qui ont disparu. Il est très important de chercher à conserver les haies restantes, et de participer à la replantation de ces haies, partout où nous le pouvons !

 

Et dans mon jardin ?

 

Les haies, si nous ne possédons pas de parcelles agricoles, n'en sont pas moins présentes dans nos jardins, et nous sont utiles pour délimiter le terrain nous appartenant, créant une véritable « clôture » naturelle. Pour des questions de « modes » des horticulteurs, les végétaux plantés majoritairement dans les haies de jardins modernes sont composés d’espèces exotiques, souvent toxiques, ne présentant pas ou peu d’intérêt pour notre faune à s'y installer. Elles sont souvent fortement taillées à cause de ces végétaux inadaptés, ratissées à leurs pieds, ce qui va enlever la matière organique nécessaire à la création du sol et à la nutrition de ces mêmes arbres ou arbustes. Si vous possédez déjà une haie de ce type, pas de soucis, vous pouvez toujours en planter dans un autre endroit, ou petit à petit insérer quelques arbustes indigènes dans les trous existants. Ainsi, de nombreuses situations peuvent se prêter à l'installation d'une haie dans votre jardin.

Alors, si vous hésitez encore, voici quelques conseils pour vous accompagner dans ce projet.

Il y a d’abord quelques questions de base à se poser pour une haie « réussie », qui comblera la nature et vos aspirations.

 

Pour commencer

 

Premièrement, il convient de savoir quel est l'espace disponible pour votre haie. Si vous êtes en plein champ et que vous aimeriez une haie d'arbre brise vent c'est une chose, c'en est une autre si vous avez un petit jardin dans un lotissement. Sachez seulement que toutes les options sont favorables à l’implémentation d'une haie, et ce, peu importe son exposition à la lumière. Seule la taille des végétaux et la largeur seront à adapter !

De base, plus la haie sera large, plus elle sera fonctionnelle pour la biodiversité, et permettra entre autres la circulation d'animaux plus grands ainsi qu'un étalement des espèces plus complémentaire. Favoriser tant que vous le pouvez cette largeur tout en gardant à l'esprit la taille adulte estimée de vos végétaux. Si vous ne voulez pas passer votre temps à tailler, renseignez-vous bien sur la taille et le « port » des végétaux. Vous serez ainsi en mesure de choisir les végétaux qui vous conviendront. Et si votre espace est trop petit, une haie de framboisier, de petits fruitiers, voire de plantes à fleurs vivaces sera déjà un bon apport positif pour les insectes, les oiseaux et les petits mammifères.

 

Souhaitez-vous une haie brise-vue qui poussera très vite mais qui sera complétement stérile et qui nécessitera de nombreuses tailles ou acceptez-vous de patienter quelques années pour créer une haie diversifiée et pleine de vie ? C'est un peu schématisé mais ce sont déjà de bonnes questions à se poser pour débuter. Selon les végétaux que vous choisirez, vous passerez d'une haie de plantes exotiques plus ou moins toxiques pour les humains, inadaptées et stérile pour les animaux à une haie qui sera source de vie ainsi qu’un véritable havre de paix et de ressourcement pour tous.

 

Cela dépendra entièrement du choix des végétaux et de votre façon d'appréhender la haie.

Nous allons nous concentrer pour le reste de cet article sur la création d'une haie d'arbustes de petite/ moyenne taille pour les jardins dans un premier temps.

 

Déterminer l'objectif :

 

L'objectif de votre haie peut être multiple :

-Souhaitez-vous favoriser des arbustes à floraison étalée pour aider au maximum les insectes pollinisateurs ? Rappelons que 75% de la production mondiale de nourriture dépend des pollinisateurs et qu’entre 60 et 90% des plantes sauvages ont besoin des pollinisateurs pour se reproduire.

-Souhaitez-vous une haie qui soit aussi composée d'arbustes à vertus médicinales et/ou alimentaires pour les humains ? Souhaitez-vous un début de haie tout de suite, ou aimeriez-vous le retour d'une haie spontanée ? Êtes-vous prêts à accepter que certaines plantes arriveront spontanément pour participer à la formation cette haie ?

Toutes ces questions vous aideront dans l'orientation du choix de végétaux.

 

Comme règle de base, sachez que plus la haie sera diversifiée, mieux ce sera. Et qu’entre les arbres que vous aurez plantés germerons très rapidement des plantes et des arbustes locaux qui viendront combler les trous, et s'intégrer parfaitement dans votre mélange.

A ce titre, ne faites pas la guerre aux plantes comme les ronces, les prunelliers, les églantiers, les lianes (lierre, clématite, bryone ou morelle). Toutes ces plantes constituent des ressources très importantes en termes d'apports aux pollinisateurs et aux oiseaux. Les ronces peuvent demander à être contenues, mais elles vous régaleront dans le même temps de merveilleuses mûres.

 

Quelques conseils :

 

• Choisissez des espèces locales

Choisissez des espèces de plantes locales, qui poussent naturellement chez vous ou qui sont adaptées à votre climat et type de sol, et qui ne demandent que peu d'entretien (on ne plantera évidemment pas les mêmes types de végétaux dans le Var ou dans la Marne). Pour cela, observez simplement ce qui pousse dans les haies qui bordent les chemins autour de chez vous, pas les haies de laurier de vos voisins, mais bien ce qui pousse naturellement. Cela vous renseignera sur les espèces les plus propices à s'installer et qui nécessiteront le moins d’entretien. Le label « végétal local » vous permet aussi de choisir les essences les plus adaptées. Certains pépiniéristes ont également un rayon de plantes indigènes (attention aux variétés farfelues et aux croisements). Et si vous n'y connaissez rien, il existe forcément une société naturaliste dans le coin dont vous ignorez l’existence où vous y trouverez une personne qui sera ravie de vous renseigner sur cela.

 

Vous pouvez choisir des arbustes particulièrement attractifs pour différents types d'insectes (type haie mellifère) ou bien intégrer des arbustes médicinaux et/ou alimentaires (prunellier, aubépine, ronce, églantier, hibiscus, cornouiller mâle...).

 

On pourrait se dire que ces arbustes ne sont pas forcément les plus esthétiques. Voici aussi une question que nous pouvons nous poser : Préférons-nous aux espèces locales et utiles pour toute la faune et la flore, une plante que nous jugeons esthétique mais complètement inadaptée au milieu naturel ?

Mon choix ne remplit-il que la case favorable à moi-même (choix égocentriste et arbitraire) ou bien mon choix va-t-il être favorable à tous les qui m’entourent ?

On trouve de nombreuses listes de plantes très appréciées par les pollinisateurs, dont certaines locales, et d'autres beaucoup moins. A vous de choisir !

 

• Vive la diversité !

Choisissez plusieurs types d'arbustes, et des arbustes solides. On veut différentes hauteurs, densité de branches, différentes périodes de floraison. Ce choix dépendra aussi de la situation, dans le cas d'une haie mitoyenne par exemple, certaines règles de distance sont à respecter.

Une haie variée a toute son importance. Les différentes espèces d'arbustes ne fleuriront pas toutes en même temps et les insectes ainsi que les oiseaux apprécieront particulièrement cet étalement dans les périodes où la nourriture se fait le plus rare (février-mars puis octobre-novembre). Le lierre et le gui sont ainsi des atouts indispensables.

 

• Bâtissez votre haie au fur et à mesure des années.

 

Laissez pousser ce qui s'installe spontanément entre vos arbustes plantés. Ce sont eux qui seront les plus adaptés et qui combleront les trous encore présents.

Dans tous les cas, il est bénéfique de laisser un couloir non tondu sur les bords de la haie, cela favorisera la présence de biodiversité, permettra aux insectes et petits animaux de circuler en sécurité et « cachés ».

Selon la disposition, vous pouvez pailler autour des arbustes. Je vous recommande cependant de laisser un certain naturel s'implanter afin de trouver un équilibre favorable là-dedans.

Rien ne vous empêche, si vous avez la place, d'installer des plantes vivaces aux pieds de la haie, comme des plantes aromatiques (sarriette, romarin, lavandes, hélychrise...) ou des fleurs annuelles le long qui viendront habiller et fleurir les bords.

 

Si vous choisissez de planter des arbustes de pépinière, il faudra en prendre soins les premières années afin qu’ils puissent s'implanter correctement (cela consistera à un peu d'arrosage, surtout en période sèche pendant quelques années, ainsi qu’à limiter les herbes et arbustes spontanés les premières années seulement). Si vous choisissez de délimiter une zone et de laisser pousser ce qui le veut, vous aurez vite une belle haie touffue. Cependant, il est fort probable que de grands arbres viendront profiter du couvert pour venir pousser. Selon les possibilités, il vaudra mieux ne favoriser que les arbustes, au risque de devoir tailler régulièrement les arbres pour les « contenir ». Autant favoriser des espèces de petites et moyennes tailles. Si la haie n'est pas mitoyenne à une habitation, c'est autre chose ! Si vous avez de la hauteur et de la largeur, les arbres s’en donneront à cœur joie !

 

L'avantage d'une haie diversifiée est que une fois bien installée, les végétaux vont se protéger les uns des autres, s’apporter ombre et fraîcheur, tout en laissant de la place à ceux qui préfèrent le soleil.

 

• Entretien ?

Comme évoqué plus haut, des plantations nécessiteront quelques soins les premières années pour aider vos végétaux à s'implanter. Si vous choisissez des arbres de pépinières, ne choisissez pas des arbustes de plus de deux ans, au risque de grosses problématiques racinaires (voir l'article green wave sur notre site qui traite de la plantation des arbres). Évitez également les arbres ayant subis une « taille de mise en forme ». Cela fragilise toute la structure de l’arbre et vous obligera à perpétuer la taille là où ce n'est pas nécessaire en temps normal.

Une fois votre haie bien implantée, elle ne nécessitera pas ou que très peu d'entretien. Contenez les ronces si elles s'en donnent à cœur joie, ne désherbez plus après quelques années, les racines des arbustes seront alors en en « phase » avec celles des autres végétaux et avec un peu de chance, elles auront trouvé « champignons à leurs pieds ».

 

Exemple de haie vive Évitez au maximum de tailler, seulement si la largeur des végétaux dépasse vos estimations. Ne vous inquiétez pas, tout ce petit monde vit très bien collé-serré les uns aux autres. Il suffit de regarder une haie naturelle pour voir avec quel génie chacun se mélange et s'organise pour former de beaux taillis. Vous perdez peut-être quelques végétaux dans le processus. A vous de voir l'équilibre entre « le laisser faire » et « l'action juste ».

 

Liste d'arbustes en exemple

 

Voici quelques exemples d'arbustes / lianes indigènes à la France métropolitaine avec des propriétés différentes :

La ronce : placée au bon endroit, c'est un incroyable atout. Il faudra par contre la tailler régulièrement mais un roncier fait le bonheur des animaux et des autres végétaux, qui seront protégés de la dent de nos amis chevreuils. Au niveau médicinal, elle est fort utile et ses fleurs sont très mellifères pour les abeilles.

L'aubépine : plante adorée des insectes lors de sa floraison et belle médicinale. Ses fruits sont également comestibles par les humains.

L'églantier : très bon arbuste médicinal, facile d’entretien, très rustique et qui se plaît dans tout type de terre. Ancêtre de nos rosiers cultivés, il se place très bien dans les haies entre d'autres arbustes.

Le framboisier : il ne s'agit pas d'un arbuste mais il fait de très belles haies ! C'est un cousin de la ronce, qui aime bien courir le long d'une barrière ou d'un fil de fer. Exposition avec un minimum de fraîcheur, plutôt mi-ombre, mi-soleil, à adapté selon les régions.

Le sureau noir : ses fleurs et ses fruits sont très appréciés par de nombreux animaux et sont également médicinaux pour les humains

Le cornouiller sanguin : pousse vite et bien.

Le cornouiller mâle : pour une haie un peu plus haute et large. Il pousse plus lentement. Sa floraison d'un beau jaune vif se produit très tôt en saison et ses fruits font d'excellentes confiture.

La viorne aubier : cet arbuste à feuilles douces au toucher a une très belle floraison, fort appréciées par les oiseaux !

Le noisetier : le noisetier est un peu plus grand, et tout le monde connaît les noisettes ! Ses feuilles sont également médicinales pour les humains.

 

On pourrait également citer l'érable champêtre, les rosiers, spirée, cotonéaster, troène, laurier tin, pyracantha, amélanchier et bien d’autres !

 

Remarque générale :

Il ne suffit pas de planter des arbustes à fleurs pour créer une haie mellifère car certains végétaux horticoles sont boudés par les insectes, comme le forsythia ou le seringat (les fleurs ne fournissent en effet rien à manger pour les insectes). Si nous souhaitons encourager les abeilles par exemple, il convient en plus, de choisir des arbustes dont les fleurs sont adaptées à la morphologie de celles-ci afin qu'elles parviennent à butiner pollen, nectar, propolis et miellat. Ce n'est pas le cas de nombreux végétaux issus de la production horticoles, sélectionnés et modifiés pour « l'esthétisme » de leurs fleurs, mais totalement impropres à la consommation animalière.

 

Pour satisfaire toutes les exigences, vous pouvez bien-sûr composer entre végétaux indigènes et arbustes mellifères d'autres endroits du globe, mais qui sauront fournir gîte et couverts aux insectes de nos régions.

 

Liste d'arbustes exotiques en exemple :

 

Voici quelques exemples d'arbustes ornementaux exotiques souvent « recommandés » pour les haies par les horticulteurs et que quelques pollinisateurs peuvent visiter et apprécier:

 

L'Arbre à faisans (Leycesteria formosa) : originaire d’Asie.

(Elaeagnus sp) : originaire d’Asie (Chine) pour la plupart. Les petites fleurs blanches de cet arbuste persistant sentent très bon et sont très mellifères. Les fruits de certaines espèces sont comestibles pour les humains. Ces arbustes ont la particularité d'aider à fixer l'azote dans le sol.

Les aronias (Aronia sp.) : originaire d’Amérique du nord. Croissance plutôt rapide. Les fruits sont assez appréciés des oiseaux.

Le gattilier (Vitex agnus-castus) : d’Europe méditerranéenne et d’Asie centrale, arbuste mellifère, également connu pour certaines propriétés médicinales.

L'arbre à papillons (Buddleia sp.) : cet arbuste caduc attire fortement les papillons et les abeilles. Beaucoup de controverse existent à son sujet car son nectar est très pauvre et ne nourris pas du tout les insectes. De nombreuses chenilles ne peuvent pas non plus se nourrir de ses feuilles et les papillons, leurrés et affamés meurent. Si vous aimez l'odeur de sa floraison particulièrement agréable, je vous recommande de n'en mettre qu'un.

Le céanothe (Ceanothus sp) : d’Amérique du nord et du Mexique. Cet arbuste caduc ou buissonnant apportera du bleu dans votre haie et une floraison appréciée par de nombreux pollinisateurs.

 

D'autres arbustes mellifères pourront aussi trouver leur place dans une haie destinée à attirer les abeilles : photinia, weigela, laurier du Portugal, abelia, arbre à miel...

De façon générale, je vous encourage à vous renseigner sur la provenance des végétaux que vous choisissez car beaucoup de ceux prônés par les horticulteurs sont exotiques.

 

Conclusion :

 

Au final, il ne vous restera qu’à choisir en fonction de votre région, des possibilités de formes à donner par la taille, des dimensions voulues, de la croissance plus ou moins rapide…

Le meilleur conseil que je peux vous donner là-dessus est d'observer attentivement les végétaux qui composent les haies sauvages près de chez vous. Observez quelles espèces les composent, de quelle façon elles s’entremêlent et vivent ensemble. C'est inspirant !

Alors...Action !

 

Petit zoom sur le concept de « régénération naturelle assistée »

 

Tout est dans le nom, régénération naturelle veut dire que nous laissons la nature se faire. Elle le fait parfaitement bien depuis des milliards d'années, pas d'inquiétude. « Assistée » veut dire que nous chercherons à intervenir le plus judicieusement possible et avec parcimonie. L'option « régénération naturelle » tout court étant également un excellent choix.

Les activités humaines ont pu fortement impacter les milieux et surtout le sol où nous souhaitons le retour de l'espace arbustif ou boisé (autrement dit, une haie). Cela peut être des pollutions chimiques lourdes, des tassements importants formants une sorte de « couche imperméable », une biodiversité très pauvre, en somme un sol plus ou moins vivant. Il pourrait donc être utile de faire quelques petits aménagements en amont.

 

C'est une méthode simple qui permet aussi une économie de temps et d'argent. Le développement spontané sans passer par de la plantation assure un développement d’essences locales adaptées aux conditions du milieu.

Un plant issu d'une graine locale sera ainsi complètement adapté. Le passage de la faune sauvage va participer à l'apport naturel de graines locales et le sol est de toute façon riche de graines en dormance. Ces plantes seront également plus résistantes, et auront parfaitement adaptées leurs systèmes racinaires tout en bénéficiant des nombreux champignons et bactéries qui les aideront à pousser depuis la « naissance ».

Que des avantages donc ! :)

 

Au début, ce seront surtout des espèces dites « pionnières » qui vont s'installer, préparant le sol, ramenant de la matière organique, des éléments minéraux, de la fraîcheur et de l'ombre (comme les ronces, prunelliers, robiniers faux acacias...). Ce sont eux qui peuvent s'installer sur les milieux ouverts à la lumière.

Cet embroussaillement est une étape nécessaire car il va créer des conditions favorables à l’installation d’arbustes et d’arbres qui vont constituer la haie (les broussailles vont surtout protéger les jeunes arbres des herbivores, tout en créant un microclimat doux et ombragé).

Au bout de quelques années, la haie sera constituée d’arbres et d’arbustes qui auront germés spontanément, apportés par les animaux ou qui étaient déjà présents dans le sol. Il est à noter que la strate herbacée est importante et fait partie de la haie, elle vient enrichir sa diversité floristique.

C’est la combinaison des strates herbacées, arbustives et arborées qui va déterminer tout le potentiel de cette haie !

 

Florelle ANTOINE